« C’est un choix assumé de faire fabriquer en France ; je rogne sur mes marges mais c’est une contribution citoyenne et responsable»
Démarrer une entreprise en plein confinement et lui assurer une croissance très rapide : tel est le pari réussi de Myriam DUGNAS et de son entreprise « Petit Léon ».
Arrivée sur Créativa le 15 mars 2020, Myriam n’a eu d’autre choix que de continuer sur sa lancée ; d’autant que son activité est totalement réalisée à distance puisqu’il s’agit d’un e-commerce d’accessoires de puériculture éco-responsables.
Issue d’une famille de commerçants, Myriam a de qui tenir ! Après 10 années passées à accompagner des PME dans leur transition digitale, elle se décide à franchir le pas de la création d’entreprise. « Au départ, l’idée est venue de ma propre expérience, raconte Myriam. A la naissance de mon 2ème enfant, celui-ci développe des allergies de contact. Il s’avère alors très difficile de trouver sur le marché des produits composés de matières naturelles et surtout sans plastique. »
L’idée commence alors à germer. Myriam met à profit sa 3ème maternité en 2019 pour peaufiner son projet et le concrétiser. Elle met fin à son contrat de salariée en janvier 2020, elle ouvre son entreprise en février, débarque sur Créativa en mars et ouvre son site de ventes en ligne le 1er avril 2020 !
Mais ne vous y trompez pas, tout a été mûrement préparé et réfléchi chez cette « digital maman » comme elle se définit elle-même. « Mon mari est référenceur web et il m’a beaucoup aidée. Nous avons allié nos deux compétences pour étudier les opportunités du marché, explique Myriam. Il n’était pas question de partir à l’aveuglette ni seulement de surfer sur une tendance à la mode. »
La cible de « Petit Léon » : des mamans qui travaillent, qui préfèrent investir leur temps libre pour leur famille plutôt que le passer à faire les courses. Même si le nombre de naissances en France a diminué avec le temps, les dépenses en matière d’équipement pour accueillir le bébé sont plus importantes et passent pour beaucoup par le web désormais.
Pour faire sa place dans ce marché assez restreint de la puériculture, Myriam travaille sur des éléments différenciants. « Je sélectionne les produits que je vends en fonction des valeurs que je défends dans mon entreprise, souligne -t-elle. Je privilégie le « Made In France » et les matières naturelles. J’ai également décidé de développer ma propre marque de textiles pour bébé. Ma première collection de gigoteuses et d’habillage pour couffins sort en septembre 2020. La production est assurée par l’association avignonnaise « Chez Babel » qui permet à des femmes éloignées de l’emploi de se réinsérer professionnellement et socialement grâce à l’apprentissage de la couture. C’est un choix assumé de faire fabriquer en France ; je rogne sur mes marges mais c’est une contribution citoyenne et responsable. »
Avec une personnalité bien trempée, notre jeune chef d’entreprise sait où elle veut aller et s’en donne les moyens. « Lorsqu’on se lance dans l’entreprenariat, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner, explique-t-elle. Il existe beaucoup de structures dont c’est la mission. Il faut confronter ses idées avec des personnes d’expérience, rencontrer d’autres dirigeants de PME, intégrer des réseaux pour ne pas rester la tête dans le guidon. C’est pour cela que m’implanter sur Créativa a été un choix évident ».
Il faut dire aussi que les acteurs du développement économique du Grand Avignon, partenaires de Créativa, ont bien joué la carte de la complémentarité. Un évènement organisé par La French Tech lui permet de rencontrer Initiatives Terres de Vaucluse qui lui accorde un prêt à taux zéro. Grâce à celui-ci, elle obtient un prêt auprès du Crédit Agricole pour financer son stock. Quant à sa marque propre, elle a pu la financer grâce à Créa-sol, Banque de l’Économie Sociale et Solidaire créée en PACA en 2005 par la Caisse d’Épargne CEPAC.
Mais au fait, savez-vous d’où vient le nom de baptême de l’entreprise « Petit Léon » ? Sur ce point-là aussi, Myriam puise dans ses ressources familiales : « Nous sommes une famille recomposée. Lorsque mon fils ainé a rencontré pour la première fois mon mari, nous lui avons raconté une histoire en inventant un nouveau nom pour notre famille recomposée de façon à ce que tous les membres de la famille, actuels et à venir, partagent une même identité : nous étions désormais la famille Léon, avec maman Léon, papa Léon et lui était le petit Léon ».
Au final, « Petit Léon » s’est une très belle histoire !
